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Poucharramet, Egalité de la Bure

16 juillet 2015

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16 juillet 2015

La Préhistoire

 

 

 

C'est essentiellement grâce aux travaux de Monsieur De Gauléjac que l'on peut connaître le passé archéologique de Poucharramet.

Au cours des travaux des champs, les agriculteurs de la commune remontent fréquemment à la surface de leurs labours, des pierres aux formes curieuses, si curieuses que très souvent ces "cailloux" les intriguent, alors ils les ramassent et les déposent sur une étagère ou sur un rebord de fenêtre.

Parfois, ce sont de grands travaux qui ont permis des découvertes, comme  le pont du Riouassou ou l'aménagement du lac de la Bure, au cours duquel Monique et Michel Burtey ont découvert un véritable "atelier" de pierres taillées. Ces deux sites éloignés l'un de l'autre d'environ 300 mètres peuvent laisser penser que là se réunissaient des conditions favorables à une présence humaine.

La situation géographique, la localisation des découvertes permettent de donner des éléments de chronologie. Poucharramet se situe sur la moyenne terrasse de la Garonne où sont largement représentées les premières industries du Paléolithique inférieur. Quelques plus rares outils, haches polies témoignent du Néolithique.

C'est surtout du matériel ancien, outillage archaïque constitué de nucleus, galets aménagés et bifaces. Pour fabriquer un galet aménagé, l'homme a procédé à des enlèvements lat éraux à l'aide d'un percuteur, pour donner du tranchant à l'outil. Les plus anciens conservaient une face et seulement 2 ou 3 chocs, ce sont des choppers.
Parfois taillés sur les deux faces ils deviennent plus efficaces avec un tranchant supérieur, ce sont les chopping-tools. En quartzite, ils peuvent dater de la formation de la terrasse (Günz) et peuvent dater de 500000 ans.

Les bifaces ou "coups de poing" sont ici nombreux, outils essentiels du Paléolithique inférieur (Acheuléen).

Les palets disques, nombreux, sont faits à partir de galets aux faces planes, travaillés par une série d'enlèvements sur tout le pourtour ou sur une partie seulement.

On distingue
- des outils à couper : haches, hachereaux, couteaux
- des outils à râper: grattoir, racloir
- des outils à écraser ou casser: meule, percuteur
- des outils à perforer: poinçon, perçoir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Principaux sites: Peyrelance, Riouassou, Broucassa, Rieuferré, bertranet, Gilet

 

 

28 mai 2015

Documents d'archives

3 novembre 2010

Registre des délibérations des communautés de Poucharramet,Saint-Jean et Lespérès

EN COURS...

Extrait du travail réalisé en 1989 par Monique Burtey et Anne-Marie De Mellis à partir des registres conservés aux archives communales de Poucharramet.

 

POUCHARRAMET

sous la

REVOLUTION FRANCAISE

DE 1789 à L’AN IV

-

Préface

 

Poucharramet connut au cours de son histoire des époques troublées succédant à des jours calmes et paisibles, à l’image de bon nombre de petits villages du midi de la France.

Jours heureux et malheureux alternaient comme soleil et pluie, comme sourires et pleurs tout au long du XVIII° siècle. Dans nos campagnes, la vie quotidienne, faite de durs labeurs, de longues journées passées dans les champs, était réglée par le son des cloches et par les cérémonies religieuses. Chaque semaine toute la population se retrouvait pour assister à la messe dominicale ou aux vêpres.

Nous pouvons aisément imaginer, venant de nos plus lointains hameaux, de Pierrelance, de Nagut ou de Lespérès, sur nos chemins de Bérat ou de la Rivière, montant la côte de la Fontaine ou celle de la Tutelle, ces paroissiens venant accomplir leur culte.

A l’église chacun possédait sa place, tout au moins c’était le cas des notables. Le seigneur et sa famille, les jours de fête, recevait les honneurs des villageois. Eux, simples laboureurs ou pauvres brassiers occupaient les bancs de l’église. Cette hiérarchie sociale n’est qu’un petit exemple de la société française.

A la tête du royaume, le Roi exerçait un pouvoir absolu. Seul ou s’appuyant sur ses ministres, il prenait toutes les décisions. Depuis 1614, sous le règne de Louis XIV, l’assemblée des députés, les Etats Généraux, n’ont pas été réunis. Un immense fossé s’est ainsi creusé par l’absence de communications et d’échanges entre Paris et les provinces, entre le roi et ses sujets.

Cependant le XVIII° siècle va être le siècle des transformations. Le Siècle des Lumières et la diffusion des idées nouvelles, celles des philosophes vont nourrir les discussions dans les salons mondains mais aussi inspirer la bourgeoisie, avide de pouvoirs.

La période 1789-1799 de la Révolution française va bouleverser les traditions politiques, économiques et sociales. En 1789, entre Paris et Poucharramet que de kilomètres ! Que de différences ! Mais partout le même espoir, celui d’une vie plus juste, plus équitable.

Entre Paris et Poucharramet, bien d’autres différences encore. Paris va connaître le sang, la fureur de la Révolution, l’enthousiasme de ses orateurs. Paris va vivre au cœur du brasier, Poucharramet va en connaître les soubresauts. Les nouvelles parisiennes mettent plusieurs jours, voire une semaine pour parvenir jusqu’à nos campagnes. Mais aux moments les plus durs, les plus mouvementés, de nombreux commissaires nommés par le chef-lieu du département ou du district, sont chargés de veiller à la bonne exécution des ordres, à la juste obéissance à la Loi.

Grâce aux documents des archives municipales et départementales, nous pouvons suivre au jour le jour la vie quotidienne de notre village ou plus exactement de notre paroisse composée de trois communautés, POUCHARRAMET, SAINT-JEAN et LESPERES.

Nous avons donc essayé de transcrire en le respectant le plus possible le Cahier des Délibérations Municipales de 1788 à 1799.

Monique Burtey

Anne-Marie De Mellis


 

 

PREMIERE PARTIE

 

 

Registre des Délibérations de l’Assemblée municipale

Des communautés de Poucharramet

Saint-Jean

Lespérès

18 Février 1788

26 Germinal An II

1788

 

Dates des délibérations de l’assemblée consulaire :

 

18 février - 27 mai - 22 juillet - 14 septembre - 5 octobre - 23 novembre - 20 décembre

 

18 Février

« L’an mil sept cent quatre vingt huit et le dix huit février, dans la maison commune de Poucharramet, à onze heures du matin a été convoqué par Messire Jean Antoine Valentin De Jugonous, seigneur Baron du dit lieu, conseiller au Parlement de Toulouse, assisté de messieurs Jean Raymond Nonnat Sicard curé du dit Poucharramet et de monsieur Jean Orens Ad, syndic nommé par l’assemblée paroissiale du 14 octobre dernier, de monsieur Jean Jacques Squirolis, du sieur Guillaume Carrère, du sieur Jean Pierre Nougayrol, du sieur François Martres, membres du comité, nommés par la dite assemblée paroissiale, écrivant, monsieur Guillaume Antichan notaire greffier nommé par l’assemblée paroissiale.

"Le dit Seigneur Baron du dit lieu de Poucharramet et en cette qualité président de la dite assemblée, a dit que l’assemblée de ce jour a été spécialement convoquée pour délibérer sur les moyens à prendre pour raccommoder ou reconstruire les trois ponceaux qui sont sur la Bure, savoir l’un appelé le pont de la Toutelle, le second situé au fond de la côte de la fontaine et le troisième à la rivière, la matière est mise en délibération.

Il a été unanimement délibéré que vu le besoin journalier qu’on a de ces ponts, il fallait les réparer incessamment de la manière qui suit :

Le ponceau qui est au fond de la cotte de la Toutelle sera reconstruit à neuf, attendu qu’il n’y a aucune pièce qui existe. Il en sera placé deux ou trois qui forment une largeur suffisante pour qu’on puisse y passer à pied. Ces pièces seront garnies d’un côté seulement d’un garde-fou et seront soutenues en dessous par une traverse portée sur un ou deux piquets. Et comme la communauté de Saint-Jean doit contribuer aux frais de la construction des ponts, l’assemblée charge le sieur syndic d’engager la dite communauté de Saint-Jean à cette contribution.

Le ponceau qui est au fond de la côte de la fontaine sera mis dans le même état que celui de la Toutelle.

Celui qui est à la rivière sera raccommodé de manière qu’on puisse y passer à pied et à cheval dans tous les temps et à cet effet il sera posé deux autres pièces ou plus s’il en faut qui jointes aux deux qui y sont déjà, formeront une largeur suffisante pour qu’un cheval chargé puisse y passer… Les côtés du pont seront garnis par deux garde-fous et à cet effet l’assemblée donne pouvoir au syndic …"

 

27 Mai

Huit heures du matin.

En la maison commune étaient assemblés:

Messire Jean Antoine Valentin De Jugonous

Monsieur Jean Raymond Nonnat Sicard curé

Monsieur Jean Orens Ad, syndic

Monsieur Jean Jacques Squirolis

Sieur Bernard Dardenne

Sieur Pierre Saby

Sieur Guillaume Carrère

Sieur Jean Pierre Nougarol

Sieur François Martres

 

Membre de la dite assemblée écrivant, monsieur Guillaume Antichan greffier de la dite assemblée.

« Il faudrait constater et vérifier la modicité de la mauvaise récolte de la présente année.

Monsieur le syndic présentera la requête dans laquelle il exposera que la quantité de pluie tombée dans les mois d’octobre et novembre ont empêché nombre de particuliers d’ensemencer leurs terres et que de quatre portions de semences qui ont été grêlées, il n’en est pas né un quart.

Que les grandes chaleurs et le défaut de pluie ont fait perdre une grande partie de ce qui reste, que les grands vents qui soufflent depuis plusieurs jours ont fait un mal inappréciable aux vignes, que la sècheresse est la cause que la récolte en foin manquera.

Egalement que tous les malheurs qui affligent la communauté la mettront dans l’impossibilité de payer les impositions royales  et qu’elle est d’autant plus à plaindre qu’elle a été grêlée pendant les deux ans précédents, ce qui avait été constaté par les verbaux faits par le bureau du district de Muret… »

 

28 Novembre

«  Le sieur syndic a dit qu’il est notoire que cette communauté a éprouvé la grêle la plus désastreuse pendant les deux années précédentes… et par surcroît de malheur la récolte de la présente année a complètement manqué par défaut de semence dont une partie n’a pu être faite et l’autre le fut d’une manière si imparfaite que le quart des grains qui furent jetés ne purent naître à cause des pluies abondantes et continuelles qui tombèrent les mois d’octobre et novembre.

La requête du 27 mai dernier adressée à Auch pour que soient envoyés des experts qui constatent la modicité de la récolte, est restée sans réponse.

Un tableau de l’état de situation a été rempli de suite dans l’espoir d’avoir un secours pour les semences de cette année ainsi que les commissaires l’avaient fait espérer, ce qui n’a opéré aucun succès ni même soulagement pour les impositions dont le mandement vient d’être envoyé pour en faire la répartition sans qu’il y ait la moindre modération.

Le sieur syndic demande s’il ne conviendrait pas de s’adresser directement au gouvernement pour lui faire connaître l’état affligeant de cette communauté, ce qu’il ignore sans doute a répondu monsieur le curé, très fâché de ne pouvoir aider, vu la modicité de la dîme qu’il a perçue cette année… Il en est de même du Commandeur qui n’a voulu rien entendre.

L’assemblée charge le syndic d’envoyer incessamment un extrait de la présente délibération à Monsieur de Necker, très digne ministre que l’assemblée supplie avec la plus vive instance de faire connaître à Sa Majesté dont les entrailles s’ouvrent aisément envers les malheureux, la déplorable situation de cette commune afin qu’il accorde une somme d’argent… soit pour achever leurs semences soit pour fournir à leur subsistance, sans laquelle la plupart périront de faim, et une modération de leurs impôts qu’ils sont hors d’état d’acquitter.»

1789

Dates des délibérations consulaires

11 janvier – 24 février – 12 avril – 21 mai – 23 août – 22 novembre – 5 décembre

 

 11 Janvier

« L’An 1789 et le onzième janvier dans la maison commune de Poucharramet, à l’issue de la messe ont été convoqués en la forme ordinaire par devant Messire De Jugonous, Baron de Poucharramet, conseiller au Parlement de Toulouse, assisté de monsieur Jean Orens Ad, syndic, de monsieur Jean Raymond Nonnat Sicard curé, du sieur Jean Jacques Esquirolis, du sieur Bertrand Dardenne, du sieur Jean Jacques Nougayrol et du sieur François Martres, membres composant la municipalité du dit Poucharramet.

Le dit seigneur de Poucharramet a dit qu’ayant reçu avis d’employer 800 livres que le Roy donne pour travailler à l’embranchement que le dit seigneur est autorisé à faire faire depuis le village du présent lieu jusqu’à la juridiction du Lherm plus 400 livres données par le seigneur font une somme de 1200 livres, déposée entre les mains de monsieur Ad syndic de la municipalité pour fournir au paiement des ouvriers qui y travailleront. Et comme il importe en raison de la misère publique de faire travailler incessamment à cet ouvrage, pour procurer un moyen de subsistance aux ouvriers, le dit seigneur propose à l’assemblée qu’il conviendrait de faire arpenter le fond afin de dédommager les particuliers qui seront dans l’obligation de céder leur terrain.

A cet effet sera envisagée la vente des communaux de la Rivière.

La communauté s’étant engagée à payer à Etienne Nougaro la somme de 400 livres et à Pierre Rouane 140 livres avec intérêt pour indemnité du fond qu’ils ont fourni à la construction du chemin de Saint-Clar à Rieumes.

A cet effet est proposée la coupe du bois de la communauté avec vente de la coupe du septentrion du grand chemin et mise aux enchères pour le paiement de ce qui est dû aux sieurs Nougaro et Rouane."


12 Avril

 

 Convocation aux Etats Généraux

 

"Aujourd’hui 12 Avril 1789, l’assemblée convoquée en la forme accoutumée, ont comparu devant nous Jean Hilaire Troubat, avocat en Parlement, juge de la Baronnie de Poucharramet, les sieurs Bernard Derrac, Jean Gazaigne, consuls du dit Poucharramet assistés de Monsieur Jean Orens Ad procureur juridictionnel de la dite Baronnie, et ses sieurs Pierre Saby, Pierre Nougarol, Louis Ferran, Laurens Penent, Jean Joseph Gattier, Pierre Rouane, Jean Franquini, Bernard Segouffin, Jean Garrignac, Joseph Daguzan, Jean Duloume, Bernard Caumeil, Giles Cestare, François Mieulet, Pierre Clavié, Guillaume Déjean, Jean Linas, Thomas Séverac, Jean Maymat, Pierre Dupuy, Raymond Lézat, Pierre Bourreil, Jean Garignac, Dominique dupuy, Jean Pierre Nougarol, Guillaume Bédet, Supéri Barbaouat, Pierre Naves, Denis Ucheng, Pierre Pézuc, Aranud Soumel, Bernard François Martin, le sieur Jean Jacques Squirolis, Guillaume Carrère, Bernard Cistac, Etienne Fauré, Etienne Nougaro, Jean Chaffreu.

Tous nés français ou naturalisés, âgés de vingt cinq ans, compris aux rôles des impositions, habitants de la dite communauté composée de cent cinquante feux.

Lesquels pour obéir aux ordres de Sa Majesté portés par ces lettres données à Versailles le 24 janvier 1789 pour la convocation des Etats Généraux de ce royaume et satisfaire aux dispositions du règlement annoncé ainsi qu’à l’ordonnance de Monsieur le Sénéchal de Commenge dont nous avons déclaré avoir une parfaite connaissance, tant par la lecture qui vient de leur en être faite, que par la lecture, publication et affiches paroissiales et publication cy-devant faite au prône de la messe de paroisse par monsieur le curé le 29 du mois de mars dernier et publication faite le même jour à l’issue de la saint messe de paroisse au devant de la porte principale de l’église.

Nous ont déclaré qu’ils allaient s’occuper de leur rédaction de leur cayé de doléances plaintes et remontrances et en effet y ayant vaqué ils nous ont représenté le dit cahier qui a été signé par ceux des habitants sachant écrire et par nous après l’avoir coté par première et dernière page et paraphé « ne varietur » au bas d’icelles et de suite les dits habitants après avoir mûrement délibéré sur le choix des députés qui sont tenus d’être nommés en conséquence des dites lettres du Roi et règlements annexes, et les voix ayant été par nous recueillies en la manière accoutumée, la pluralité des suffrages s’est réunie en faveur du sieur Jean Orens Ad et du sieur Pierre Sabÿ qui ont accepté la dite commission et promis de s’en acquitter fidèlement.

La dite nomination des députés ainsi faite, les habitants ont en notre présence, remis aux sieurs Ad et Sabÿ, leurs députés, le cahye afin de le remettre à l’assemblée qui se tiendra le 16 du courant devant Monsieur le Sénéchal de Commenge, et leur ont donné tous pouvoirs requis et nécessaires à l’effet de les y représenter à la dite assemblée pour toutes les opérations prescrites…comme aussi de donner pouvoirs généraux et suffisants de l’état, la réforme des abus, l’établissement d’un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l’administration, la prospérité générale du royaume, et le bien de tous et de chacun des sujets de Sa Majesté.

Et de leur fait les députés se sont chargés et ont promis de les porter à la dite assemblée et de se conformer à tout ce qui est prescrit et ordonné par les dites lettres du Roy…

Duplicata a été remis aux dits députés pour constater leurs pouvoirs, et le présent déposé aux archives de la communauté les jours et ans que dessus. »

 

21 Mai

« Il a été dit par monsieur le syndic qu’il a reçu une lettre de monsieur le procureur du département de Commenges qui le prévienne que l’assemblée provinciale a délibéré de donner à la communauté une somme de 400 livres pour être employée à des travaux de charité, mais qu’elle est dans l’obligation, vu l’impossibilité où sont les caissiers des recettes générales de n’acquitter les ordonnances qu’après la récolte.

L’assemblée provinciale invite monsieur le syndic à proposer à quelqu’un de faire l’avance de la somme de 400 livres jusqu’après la récolte, époque à laquelle l’administration provinciale promet d’en faire le remboursement à celui qui l’aura prêtée, avec intérêt s’il l’exige.

Monsieur Ad a prié l’assemblée de délibérer.

Sur quoi Monsieur de Poucharramet a dit que désirant profiter de toutes les occasions de se rendre utile à la communauté, il offrait de prêter la somme de 400 livres sans intérêt, comme il offre de la remettre de suite à celui que l’assemblée voudra nommer comme trésorier.

La matière mise en délibération, l’assemblée est fort sensible aux bontés extraordinaires de Monsieur de Poucharramet et la remercie avec la plus vive reconnaissance de vouloir bien faire l’avance de la dite somme sans intérêt, qui sera employée à réparer la côte de la fontaine, le chemin tendant du hameau de la Rivière au quartier de la Lane, observant que pour le travail des femmes et des enfants y seront reçus ainsi que tous les autres qui voudront gagner la journée.

L’assemblée nomme pour la conduite de cet ouvrage et surveiller les ouvriers qui y travailleront, les sieurs Sabÿ, Carrère et Nougarol. Laquelle somme a été présentement remise au sieur Carrère par le Seigneur de Poucharramet.

Ont signé : Poucharramet – Sicard curé – Nougarol – Martres  a dit ne pas savoir signer – Antichan greffier

23 Août

100 livres ont été envoyées par le Parlement de Commenges, la répartition sera faite sur les particuliers qui ont éprouvé les plus grandes pertes et une déduction sera faite sur les impôts.

22 Novembre

« Il y a environ un mois que la communauté est sans vicaire et que malgré le zèle et le soin de monsieur le curé, il ne peut satisfaire aux nécessités de la paroisse à cause de sa grande étendue et la grande quantité des malades qu’il y a depuis longtemps, que par conséquent il convient de s’adresser à Monsieur l’évêque pour le supplier d’envoyer (Monsieur Abadie vicaire reprendre son poste) un sujet capable de servir de vicaire à monsieur le curé et l’aider dans les fonctions pénibles de son ministère.

Monsieur Squirolis présentera un extrait de la présente délibération à Monsieur l’évêque et le suppliera d’avoir égard aux vœux généraux de la communauté. »

 

7 Décembre

« Monseigneur De Boucheporn, intendant de la généralité d’Auch, envoie des exemplaires de l’Assemblée Nationale concernant la transcription des dites lettres patentes sur tous les registres de toutes les assemblées, sur la nomination des suppléants, sur la réformation de quelques points de la jurisprudence criminelle donnés à Paris le 4 Octobre 1789. »

Interdiction et arrêt de tout jugement dans la forme ancienne par quelque tribunal ou Cour de justice que ce soit.

1790

 

13 Février

(Les premières élections)

Sous l’Ancien Régime, les consuls étaient nommés par cooptation, renouvelés deux par deux sur quatre noms proposés tous les deux ans au seigneur.

Nomination du maire Sabÿ, premier consul B. Derrac, procureur Jean Orens Ad, officiers municipaux Carrère 37 voix, Dardenne 35 voix, Jean Jacques Squirolis 31 voix, Martres 31 voix, Jean Jacques Nougarol 30 voix.

 

20 Février

Nomination des membres du Conseil Général de la commune d’après la lettre patente du Roi de décembre 1789.

« Art. XXX : les citoyens actifs de chaque communauté nommeront par un seul scrutin de liste et à la pluralité relative des suffrages, un nombre de notables double de celui des membres du Corps municipal.

Art XXXI : Ces notables formeront avec les membres du corps municipal, le Conseil général de la commune et ne seront appelés que pour les affaires importantes ainsi qu’il sera dit ci-après.

Art XXXVII : Le Conseil municipal se réunira au moins une fois par mois…

Art XLII : Les officiers municipaux et les notables seront élus pour deux ans et renouvelés de moitié chaque année. Le sort déterminera ceux qui devront sortir à l’époque de l’élection qui suivra la première. Pour continuer à remplir le Conseil général de la commune, relativement aux lettres patentes du Roi, il est à élire douze notables, les électifs n’ayant pas daigné se rendre à la précédente convocation.

Antoine Delieux demande la sortie de deux personnes non éligibles se trouvant dans l’assemblée, qui « appartenaient à quelqu’un » : Laurens Pénent, homme d’affaires de Monsieur de Borret et Pierre Cestaré, homme d’affaire de Monsieur de Poucharramet.

Sont élus :

Cistac, Ferran, Caumeil, Fauré, Rouane, Laignon, Squéré, Gazaigne, Nougarol de Perue, Jean Bourreil.

Et n’ayant rien à déterminer de plus et désirant remplir autant qu’il est en notre pouvoir la fidélité due à la Nation et au Roy, et faire jouir les citoyens des premiers fruits de la Constitution, il va tout présentement être pourvu au serment des nouveaux officiers, et demeurant la présence de Pierre Sabÿ maire… et de tous les citoyens actifs de la communauté leur avons fait prêter le serment requis pour pouvoir ensuite exercer les fonctions auxquelles ils sont destinés par les articles 26-50-51-54 des susdites lettres patentes. Dès l’instant, leurs mains mises sur les Saints Evangiles, chacun des concernés a promis et juré de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution du royaume, d’être fidèle à la Nation, à la Loy et au Roy et de bien remplir les devoirs de leurs fonctions. »

 

14 Mars

On a surpris des gens qui dévastaient les bois de la communauté. Le maire fait transporter des charrettes de souches et de brandes chez le sieur Nougarol de la Bourdasse voisin du Bois du Bésiau. 

Cette entreprise étant continuelle, on envisage de nommer un garde. D’autre part le Brana du Comte, voisin du dit bois ne semble plus d’aucune utilité à la communauté ayant été dévasté par les troupeaux et il faut néanmoins en payer la dîme. Le maire propose de prier le seigneur de le reprendre, ayant été bayé par ses auteurs, à la charge pour les consuls d’accompagner le seigneur et sa famille à l’église et à la messe et aux vêpres des quatre fêtes annuelles.

Il a été délibéré :

Au premier point : Les souches seront brûlées pour faire du charbon de bois, le produit de la vente employé à payer quelqu’un à réparer la côte de la fontaine.

Au deuxième point : Nécessité d’engager un garde.

Au troisième point : Visite au seigneur pour le Brana.

Au quatrième point : Projet de maître d’école pour donner à la jeunesse les premiers principes de la sagesse et de l’intelligence, l’éducation étant le bien le plus précieux de l’homme.

Alex Squirolis est nommé garde.

 

21 Mars

L’assemblée se désiste purement et simplement du bran du Comte en faveur du seigneur de Poucharramet de qui elle le tient. Le seigneur accepte l’abandon.

Il est délibéré que l’assemblée charge le sieur maire, vu les insurrections du temps, de procurer à la communauté 8 livres de poudre, 15 livres en balles et gros plombs pour servir en cas de nécessité, le tout aux frais de la communauté, comme de faire des recherches chez les anciens consuls pour procurer à la communauté les fusils qui pourraient rester en leur pouvoir, lors des désarmements destinés à la garde des deniers royaux qui pourraient se trouver chez les collecteurs et dans le cas où ils ne seraient pas en état de servir, il faudrait les y mettre aux frais de la communauté.

 

5 Avril

La communauté demande l’allègement des dîmes trop importantes en attendant leur suppression définitive.

 

18 Avril

Le vicaire Abadie doit quitter la communauté pour raison de santé, il faut tout faire pour qu’il puisse rester, en raison des nombreuses qualités que l’on a pu apprécier.

 

23 Mai

Il faut dresser la liste de tous les citoyens actifs (qui doivent avoir plus de 25 ans et payer une imposition équivalente à 3 journées de travail au moins).

Lettre patente du Roy du 20 Mars 1790 concernant les biens des religieux: on doit suspendre la vente des maisons choisies et désignées dans le territoire pour ceux des religieux qui continueront à vivre en commun.

 

7 octobre 2010

Les grands procès

Transaction de 1494 sur le droit de glandage et lignerage

Le 2 juillet 1259 Bernard Comte de Comminges avait accordé des franchises, aux habitants " sui loci et castri Pucharrameto" les habitants de Poucharramet" auront pleine liberté de faire dépaître leurs animaux de quelque espèce qu'ils soient dans les pâturages et les terres du seigneur comte, sur tout le territoire de Poucharramet sans payer aucune redevance. Ils pourront prendre du bois de feu et d'œuvre sur les terres de Poucharramet mais pour leur usage seulement. S'ils en prennent pour le vendre, ils paieront une amende de 12 sous morlas de monnaie forte."

Sans doute fatigué des dommages causés à ses bois par ses tenanciers et leur bétail, Bernard Baron, seigneur de Poucharramet leur concède un bois, celui qui constitue aujourd'hui encore un bois communal, le Bésiau, d'environ 44 hectares en 1316.

Cependant les dégâts continuent. A la fin du XV° siècle, le seigneur, Jean d'Aulin aurait voulu faire cesser ces coutumes qu'il trouvait abusives.

Les habitants se réclamaient d'une charte de 1328, copie d'une plus ancienne apparemment égarée.

"les susdits seigneurs...concédèrent aux habitants la permission de dépaissance pour leurs animaux de quelque sorte qu'ils soient, sur leurs terres en friches des dites juridictions et aussi sur le terroir cultivé, sans cependant causer de dommages, de récolter l'herbe, d'utiliser les eaux, de cueillir des glands et autres fruits forestiers et aussi de prendre du bois de chauffage et du bois d'œuvre pour leur usage dans les forêts des seigneurs, pourvu qu'ils n'en vendent pas et protègent les bois des rapines des étrangers".

Ce sont des droits d'usage très étendus qui, même sans causer de dommages, représentent une lourde servitude sur un territoire agricole et forestier.

Une transaction conclue en 1495 devant le Sénéchal de Toulouse confirme aux habitants l'inféodation du bois de "la coumo du segno" moyennant abandon de leur prétendu droit de glandage et lignerage.


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6 octobre 2010

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6 octobre 2010

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6 octobre 2010

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2 octobre 2010

Le dernier seigneur de Poucharramet

 

Jean Antoine Valentin De Jugonous

J A V de Jugonous

 

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Jean Antoine Valentin de Jugonous naquit en mars 1748 au château de Poucharramet et fut reçu à la cour du Parlement de Toulouse le 7 avril 1770 en l’office de Henri De Boisset.

Les provisions royales portant sa nomination rappellent qu’un de ses oncles et son frère aîné avaient été tous deux capitaines de la couronne. Le jeune magistrat était en outre lié au Parlement de Toulouse par son oncle maternel de Mengaud de Lahage.

Jean Antoine Valentin de Jugonous appartenait à la chambre Tournelle comme conseiller et en même temps siégeait à la deuxième chambre des requêtes, conformément aux dispositions de la déclaration royale du 20 juin 1775.

 

Après son mariage avec Mademoiselle De Saint Léonard, le conseiller vivait habituellement à Poucharramet et s’y trouvait au moment de l’adoption des arrêts de septembre 1790.

La Terreur inscrivit son nom sur les listes des premières arrestations de 1793. Mais sa détention fut cette fois abrégée par le mauvais état de sa santé.

L’arrêté de Germinal contre les suspects aurait fait incarcérer de nouveau Jugonous si le représentant du peuple Dartigoeyte, prenant en considération la gravité de sa maladie, ne l’eut autorisé, le 26 du même mois, à demeurer à son domicile en état d’arrestation. Cette mesure de clémence n’était que provisoire, malgré ses souffrances et bien qu’il fût sur le point de subir une douloureuse et dangereuse opération, il fut appréhendé et conduit à la prison de la Visitation.

 

Le 11 Floréal AN II ( 30 mai 1794 ) il partait avec De Rey de Saint-Gery pour aller comparaître à Paris devant le tribunal révolutionnaire.

Il fut condamné à mort à l’âge de 46 ans, pour avoir participé aux protestations de la chambre des vacations, quoiqu’il eut invoqué et prouvé un alibi, à l’aide des certificats de résidence et de certificats de civisme délivrés par les officiers de Poucharramet le 30 Floréal (19 mai).

 

Le 18 Messidor de L'An II, Jean Antoine Valentin de Jugonous fut guillotiné à la barrière du Trône, devenue plus tard "Place du trône renversé", puis Place de la Nation. Avec lui furent exécutés 21 membres du Parlement de Toulouse puis il fut enterré dans une fosse commune avec plus de 1000 autres personnes dans l'actuel cimetière de Picpus à Paris.

 

Son nom figure parmi ceux des 1306 condamnés, gravés sur les murs de marbre blanc dans le chœur de la chapelle du couvent des Chanoinesses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6 septembre 2010

Bibliographie et sources

  • Outils Préhistoriques
  • Archives Communales
  • Archives Départementales de la Haute-Garonne
  • Le prieuré de Toulouse par Du Bourg
  • Les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem par monsieur De Gauléjac (extraits de la Revue de Comminges)
  • Guide historique du Grand Prieuré de Toulouse (Wenck)
  • Travaux de recherche de Madame De Mellis
  • Travaux de recherche de Monique Castan-Burtey
  • Conférence de Nicole Andrieu ( Archives Départementales de la Haute-Garonne)
  • Découvrir le Patrimoine (revue du Ministère de la Culture)
  • Encyclopédie Larousse
  • Revue Savès Patrimoine par Alain Costes
  • Revue Savès Patrimoine par Souverville
  • Poucharramet sous la Révolution française par A.M. De Mellis et M. Burtey
  • Les victimes de Picpus par les Conservateurs de Picpus
  • Picpus
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Poucharramet, Egalité de la Bure
  • Histoire et culture de Poucharramet, petit village d'Occitanie proche de Toulouse. Seigneurie créée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, à la remarquable église des Chevaliers de Malte, du XIIIème siècle.
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