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Poucharramet, Egalité de la Bure
21 août 2010

Poucharramet vers l'An Mil


LES HOSPITALIERS DE SAINT- JEAN DE JERUSALEM

 Qui étaient les Hospitaliers et pourquoi se sont-ils installés à Poucharramet?

 L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem fut fondé vers 1099-1100 à Jérusalem par Gérard Tenque pour défendre par les armes  la Terre Sainte et venir en aide aux pauvres pèlerins, en construisant un hôpital.

Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem étaient soumis à la règle de Saint-Augustin et se transformèrent en ordre militaire vers 1140 sans perdre leur rôle d'hospitaliers. Gouvernés par un grand maître, ils faisaient vœu de chasteté, d’obéissance et de pauvreté. De nombreux seigneurs méridionaux faisaient partie des premiers Croisés, dont le comte de Toulouse Raymond de Saint Gilles.

Dans la France très boisée du XII° siècle, les Hospitaliers fondèrent les premières sauvetés. Ainsi le territoire de Poucharramet se situait dans l’arc de cercle formé par la forêt de Bouconne où se sont créées en moins de trente ans 40 sauvetés, toutes à peu près semblables les unes que les autres, sous le patronage des Hospitaliers. Ces implantations sont à mettre en relation avec la grande période des défrichements du XI° au XIII° siècles, ayant pour but de fixer une population instable, vivant dans les bois et à qui on proposait la rémission des fautes, en contrepartie ils devaient déboiser et mettre en culture des essarts pour y installer leur casal.

 Texte des archives relatant leur installation à Poucharramet : «L'année de l’Incarnation du Seigneur onze cent deux,  le sixième jour des calendes de Mai, - sachent tous présents et à venir,- qu’Aymeric de Murel a donné à Dieu, au Saint Sépulcre, à l’Hôpital de ce lieu et à Maître Géraud, hospitalier, ainsi qu’à tous ses frères, l'église de Fustillan et toutes ses appartenances, telles qu’elles sont ou qu’elles devraient être, autant de maisons qu'ils pourront en construire dans la Salvetat de PODII REMIGII, les bois et les eaux, les droits d’entrée et de sortie, ainsi que le moulin et ses dépendances, avec tous les droits qui appartiennent à ces biens ou devraient leur appartenir… »

Ainsi au XII° siècle, en 1102 Aymeric de Muret donne aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem le territoire de Poucharramet.

Le texte fait apparaître, outre l’église de Fustillan, les bois, les eaux, mais aussi le moulin ainsi que tous les droits s’y rapportant. Il était certainement question d’un moulin à vent (sur un plan cavalier du XIII° s. il se trouvait vers l’angle nord-ouest de l’actuel cimetière), pour y fonder une sauveté. Le premier souci des Hospitaliers semblait être la construction d’une église qui fut en même temps un réduit de défense militaire.

A cette donation signée par l’évêque de Toulouse Amélius et par l’archidiacre de Muret Guillaume, furent jointes celles des membres de la famille du seigneur Aymeric qui se dessaisirent des droits qu’ils avaient sur l’église ou sur le territoire de Poucharramet. Le fils du précédent, Aymeric, ajouta à la donation de son père l’étendue de labour de 4 paires de bœufs aux alentours de Poucharramet. En 1183 dans la cour du cloître de l’Hôpital de Toulouse il s’humilie et donne à l’Ordre de St Jean sa personne et tous ses vassaux de la ville de Poucharramet. Il se démet en faveur des Hospitaliers de toute suzeraineté.  En 1188 le fief s’accroît par la donation de Bernard Marqua, du moulin sur le Touch au lieu-dit Frédac, aujourd’hui Férézat.

En 1242 par des donations successives le territoire de la Commanderie s’est accru, il obtient des dépendances de Saint-Clar par une bulle du vice-prieur de Toulouse Pierre de Villemur sous la responsion de 15 sols. Il s’agit des terres du quartier du Rioutort, de Pierrelance, Liot, Couloumé et Rieuferré. Ainsi vers 1258 l’Hôpital est à la tête d’un vaste territoire comprenant des terres à Saint-Clar, Lautignac, Castelnau-Picampeau, Juzet, Saint-Marcet, Frontis, Guchen, Cadeac, Agos, Vilhe, Vignac, Tramesaygues, Soussan, Aulon.

Dans le même temps la Commanderie s’était agrandie de donations de  fiefs et seigneuries ainsi que de nombreux privilèges (droits de dépaissance) accordés par Bernard d’Aspet (1259)  et Bernard Comte de Comminges (1262). Les précepteurs de Poucharramet possédaient plusieurs villes des environs dont ils avaient entière juridiction.

L’église forteresse était déjà terminée en 1265, lorsque dans leur défense contre les empiétements de leur voisin Bernard Baron, les frères font valoir qu’ils ont à Poucharramet “une grande église avec trois autels”. Cette église est donc contemporaine de la nef de Raymond VI, de Saint-Etienne de Toulouse, que Raymond Rey appelle “l’acte de naissance du style gothique dans le midi de la France". A propos de cette construction les critiques de l’époque ont considéré que les Hospitaliers avaient vu grand, au regard surtout du petit nombre de fidèles que l’église devait recevoir à l’origine. 

Lors de la Révolution française, en 1792, tous les biens de l'Ordre furent confisqués. En juin 1798, Bonaparte s'empare de l'île de Malte et l'Ordre est alors dispersé. 

Comment décrire l'Hôpital ?

Le cloître était relié à l'église par une petite porte dont l'emplacement est encore visible aujourd'hui. Autour se trouvaient les bâtiments agricoles et le prieuré.  Sur les faces Sud et Nord 11 piliers de chêne, 9 sur les autres côtés,  soutenaient l'étage desservi par un vaste escalier, on y trouvait la chambre du Commandeur. 

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Poucharramet, Egalité de la Bure
  • Histoire et culture de Poucharramet, petit village d'Occitanie proche de Toulouse. Seigneurie créée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, à la remarquable église des Chevaliers de Malte, du XIIIème siècle.
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