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Poucharramet, Egalité de la Bure
22 août 2010

L'église Saint Martin, description du monument

 

 

 

 

img007 

 

 

L'église de Poucharramet est contemporaine de St-Etienne de Toulouse, donc du début du gothique dans le midi toulousain.

C'est un petit édifice de 28 m de long sur 8 m de large, construit selon un plan simple, une nef unique renforcée par d'épais contreforts et constituée de trois travées rectangulaires de 8m 50 de large sur 9m10 de long.

 

A l'Est, elle possède un chevet plat, où se juxtaposaient à l'origine trois autels. Les voûtes en croisées d'ogives ressemblent, vues de dessus à de petites coupoles.

L’éclairage est donné par des fenêtres en plein cintre, une de chaque côté des trois travées, une plus petite au-dessus du portail. Au chevet s’ouvrent trois autres fenêtres dont une plus haute au centre. Celles, latérales du chœur, sont également plus hautes que celles de la nef, mais la partie inférieure a été abaissée, sans doute vers 1852 et l’église est certainement plus claire qu’elle ne l’était autrefois lorsque les obligations militaires demandaient que les ouvertures restent d’une escalade difficile.   

A l’extérieur, le monument garde les traces de sa fortification avec les mâchicoulis, le chemin de ronde, les échauguettes ainsi que l’emplacement des anciens fossés et du fort. Sur les façades Nord, Sud et Est, les mâchicoulis cachent la toiture en tuiles canal. Les chapelles et la sacristie ont été ajoutées au XIX ° siècle. L'édifice est entièrement construit en briques foraines, les murs mesurent 0.80 m d’épaisseur. Seul le portail et les clefs de voûte présentent l'utilisation de la pierre.


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La décoration intérieure, outre les peintures du XIX°, comprend des sculptures ornant les culots. On peut y voir une tête de bélier, une tête humaine, des lions, des feuillages, des chimères, un loup, un mouton, un hibou... 

Sur les clefs de voûte on remarque

- Au-dessus du chœur, la plus grande représente l’agneau pascal couronné d’un nimbe crucifère.

- Au centre, un personnage nimbé retenant sa tunique de la main gauche et bénissant de la main droite. Une inscription sur le pourtour indique la date de 1252.

clef_de_voute

- La dernière représente un griffon ailé.

 

Les sculptures ornant les culots des arcs formerets répondent à  la symbolique médiévale :

- le bélier représente le Christ sacrifié

- les lions sont l’image du Christ

- Les chimères : monstres à tête et poitrail de lion et ventre de chèvre, queue de dragon, crachant des flammes représentent le vice ou l’hérésie.

 

Côté Nord, d’Ouest en Est :

- cachée par la tribune, une tête humaine aux yeux étirés, au visage joufflu

- 1° culot : hibou ou chimère aux ailes étirées et deux autres chimères

- Sous les arcs formerets une autre chimère avec mitre et un hibou encadré d’une plante ou un reptile ? ou un loup dévorant un mouton ?

- 2° culot : avec large moulure encadrée par une tête de cheval émergeant d’une vigne qu’il dévore et deux ours superposés s’entre-dévorent.

- 3° culot : une tête coiffée à la « saint louis », visage allongé et triste.

 

Côté Sud :

- un homme debout couronné, avec un manteau, étrangle les têtes de deux chimères qui l’entourent.

- culot souligné d’une console de briques avec au centre deux lions sous trois feuilles et se tournant le dos

- deux chimères coiffées (mitres ?) ailes ployées et déployées.

- dans l’angle une tête de bélier aux cornes retombantes

- feuillage décoratif : chêne, vigne, cresson

 

La décoration intérieure, plus récente date du XIX° siècle avec les peintures qui sont peut-être d’Arsène Robert, celles des chapelles des frères Pedoya. La peinture la plus ancienne se trouve à l’entrée de la chapelle côté sud.

Les vitraux sont l’œuvre de l’atelier toulousain Louis Victor Gesta et le chemin de croix, moulage en terre cuite, semble être de Virebent.

Le côté Ouest supporte le clocher mur haut de 30 m. portant cinq arcades pour loger les cloches.


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A l'extérieur, le portail présente une décoration recherchée, les voussures reposent sur des colonnettes de marbre blanc. Les chapiteaux de plan rectangulaire sont historiés.


Ces sculptures rappellent la vocation des Hospitaliers, ils offrent la nourriture : le pâtre est le Christ,  la truie est l’Ordre ; les porcelets, les pèlerins.  Ils assurent la protection : armure et chevaliers armés.

Ils offrent la charité : Saint Martin 

Du côté droit, Saint Martin en chevalier du XII°s, vêtu d'une cotte de mailles et d'une tunique, coiffé du heaume, partage son manteau à l'aide de son épée.

chapiteau_st_martin

Un mendiant vêtu de braies, près de la croupe du cheval, prend le morceau du manteau.

Derrière, un autre mendiant se soutient sur des béquilles.

Le deuxième chapiteau représente deux lions s'entre dévorant.


lions

Sur le troisième chapiteau, deux ours prennent la même attitude.

Du côté gauche, deux chevaliers combattent, armés d'une cotte et d'une tunique, protégés par le heaume et l'écu.

Au second chapiteau, une truie allaite cinq petits, derrière elle un pâtre semble coiffé d'un capuchon.

Le dernier chapiteau est simplement orné d'une feuille d'acanthe.

L__glise_des_Hospitaliers

 

 

 

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Poucharramet, Egalité de la Bure
  • Histoire et culture de Poucharramet, petit village d'Occitanie proche de Toulouse. Seigneurie créée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, à la remarquable église des Chevaliers de Malte, du XIIIème siècle.
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